Ce n'est pas toujours simple de reconstituer une équipe parentale après la séparation. Est-il possible de réussir une coparentalité positive après un divorce ? Il est en effet souvent difficile, après une séparation, d’apprendre à fonctionner avec son ex pour continuer à élever les enfants. Il faut en fait inventer des nouvelles relations, de nouvelles manières de communiquer et prendre des décisions, pour que la famille fonctionne dans sa nouvelle configuration. On entre dans la coparentalité.
La coparentalité réussie est-elle possible après une séparation : focus sur l'enquête de la DREES
Après un divorce, une séparation, l’histoire du couple peut rendre difficile la construction de nouvelles relations afin d'assurer la meilleure éducation possible aux enfants communs. Les parents sont régulièrement pris en étau entre le bien-être des enfants, leurs propres contraintes, aspirations et sentiments, et ceux de l’ex.
Une enquête de la DREES sur les modes d'exercice de la parentalité résume bien ce dilemme :
« L’établissement de nouvelles frontières relationnelles constitue une difficulté récurrente dans l’après séparation, les parents étant sans cesse travaillés par cette injonction paradoxale : maintenir le lien parental tout en aspirant à l’indépendance, garantir un cadre éducatif cohérent tout en respectant l’autorité parentale et la liberté éducative de l’autre. »
Quelles sont les composantes d'une coparentalité réussie ?
Le voyage vers de nouvelles frontières relationnelles n’est donc pas simple, mais indispensable.
Lorsque c’est possible, les parents ont tout intérêt à constituer une vraie équipe pour leurs enfants. C’est de cette équipe parentale qu’on parle lorsqu’on évoque la notion de coparentalité.
Plusieurs études ont permis d’identifier les facteurs permettant aux enfants d’évoluer de manière équilibrée et de ne pas trop souffrir de la séparation, et notamment :
la bonne coopération entre les parents ;
des relations saines entre parents et enfants ;
le bien-être psychologique des parents ;
des pratiques parentales de qualité qui misent sur l’encadrement des enfants.
(Pedro-Carroll, J - Putting children first: Proven parenting strategies for helping children thrive through divorce. New York: Avery/Penguin, 2010)
Le premier facteur est donc la bonne coopération entre parents.
Il est même prouvé que les enfants ayant subi la « mésentente des parents » pendant l’enfance ont 2 fois plus de risques de dépression à l’âge adulte (chiffre INPES 2005).
C’est donc moins la séparation des parents qui a un impact sur le bien-être des enfants sur le long terme que la qualité de l’entente des parents, quel que soit leur statut : en couple, pendant la phase de séparation, ou une fois la séparation finalisée.
Quand la coparentalité fonctionne, et que les parents travaillent bien en équipe, ils permettent aux enfants de se sentir sécurisés et encadrés dans une coéducation cohérente et bienveillante.
Lorsque les beaux-parents ou grands-parents participent activement à l’éducation des enfants, on parle parfois, de multiparentalité. L’harmonie de l’équipe parentale est tout aussi cruciale dans ces cas là pour le bien-être des enfants.
Commentaires