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Comment régler les désaccords entre parents séparés ?


un enfant avec les cheveux bouclés

Les sujets de désaccords au sein de la famille sont nombreux, gestion des agendas, frais du ménage, devoirs des enfants, temps d'écran, etc. S'il y en a un qui cristallise de fortes tensions, c'est bien l'éducation des enfants. Il arrive d'ailleurs que les désaccords éducatifs fassent partie des sources de conflit à l'origine de la séparation des parents. Comment régler ces désaccords entre parents séparés ? Qui décide en matière d'éducation après une séparation ? Comment agir si les principes éducatifs restent différents d'un parent à l'autre ?


 

Voici un tour d'horizon des meilleures options pour gérer les désaccords éducatifs entre parents séparés.


Redessiner les contours de la relation parentale après la séparation​

 

Ex-conjoint certes, mais pas ex-parent

 

Passer d'une relation de couple à une relation coparentale apaisée peut prendre un certain temps…, le temps de réapprendre à communiquer en tant que co-parent. Pourtant, l'éducation des enfants, sujet de désaccord par excellence, amène de nombreux parents séparés à éviter le sujet, au risque de laisser fuser les reproches, culpabilisant les enfants au passage ou créant de la compétition entre les deux parents.

 


La valorisation de la contribution de l’autre parent à l’éducation des enfants

 

Dévaloriser l’image de l’autre parent auprès des enfants peut être nuisible et leur créer de la souffrance. Il est toujours mieux de mettre en avant ce qu’il y a de positif dans la contribution de l’autre parent :

  • les valeurs transmises ; 

  • le temps consacré aux enfants ;

  • les activités partagées ;

  • la joie de vivre ;

  • l’héritage culturel ;

  • l’environnement familial, etc.

 


Le conflit parental face à l'intérêt de l'enfant

 

En couple ou séparés, on ne peut pas être d'accord sur tous les tableaux. Et les

désaccords ne disparaissent pas avec la séparation. L'objectif est d'arriver à en parler et de préférence, pas devant les enfants.

Si l'enfant est témoin des tensions, il devient plus anxieux, voire agressif ou déprimé. Quand les deux parents comprennent que leurs efforts sont avant tout dirigés dans l'intérêt de l'enfant, la coparentalité prend alors tout son sens.



6 outils pour parents séparés face aux désaccords 

Mettre de côté ses conflits, c'est se concentrer sur les besoins de l’enfant.

Ces 6 outils importants permettent de gérer au mieux les sujets de désaccords, tout en facilitant les sujets d'entente.

  • Faire appel à une médiation ou un thérapeute, demander de l'aide : quand le dialogue est impossible, l'intervention d'un médiateur ou d'un spécialiste en rapport avec un point de tension particulier (psychologue, nutritionniste, etc.) s'avère très utile pour guider les parents vers la résolution d’un blocage spécifique. Derrière le conflit et les désaccords autour de l'éducation se cachent parfois des rancœurs personnelles, une séparation mal acceptée, etc. Il existe des programmes d'accompagnement, adaptés à chaque famille, pour mieux collaborer entre co-parents. Découvrez nos experts dans l'appli Team'Parents.

 

  • Tendre vers le plus de cohérence possible : les enfants ont un « radar » pour détecter les incohérences chez un parent, les règles inconsistantes et la discipline à géométrie variable. Pour assurer la paix sociale dans la relation parent-enfant, il est préférable que les deux parents se mettent d'accord sur les grandes lignes (choix scolaire, temps libre, etc.) et les règles de base. Si les règles de vie diffèrent d'un foyer à l'autre, l'enfant s'y adapte très bien tant qu'elles restent constantes. Un enfant comprend que les mêmes règles ou habitude ne s'appliquent pas forcément chez l'un et l'autre des parents, ou bien chez les grands-parents.

 

  • Communiquer de façon rationnelle : les désaccords sont plus visibles que les points d'entente. Mais tant qu'ils restent non-exprimés, ils restent difficiles à démêler. Mettre les choses à plat aide à prendre du recul, pour mieux clarifier les points importants pour vous et pour comprendre les opinions de l’autre. La mise en place de méthodes de communication et de prises de décisions fait partie des étapes de construction du projet parental.

 

  • Partager les tâches : s'occuper des enfants est une grande responsabilité pour tous les parents… et beaucoup de travail. Quand celui-ci peut être partagé, l'équipe parentale a tout à y gagner. Si le mode de garde le permet, essayez de vous répartir les tâches, y compris celles du quotidien, comme gérer des activités extra-scolaires, emmener les enfants chez le dentiste, aider aux devoirs, etc.

 

  • Reconnaître l’engagement de l’autre : reconnaître l'ex-partenaire dans son rôle de père ou de mère n'est pas un exercice facile. Il faut arriver à sortir des éternels reproches, à comprendre les besoins de l'autre, afin de valoriser les points positifs et encourager l'autre à poursuivre ses efforts.

 

  • Accepter les différences : en s'autorisant un certain lâcher-prise sur des points conflictuels comme des désaccords éducatifs, les co-parents peuvent chercher des compromis acceptables pour tous. Il faut revoir nos idées reçues face à la réalité et s'autoriser à repenser nos idéaux (le parent parfait n'existe pas).



Les sujets les plus conflictuels en matière d'éducation des enfants

 

En matière d'éducation, chaque parent possède son propre bagage, celui de son enfance. Souvent, son système de valeurs en découle et s'applique aux principaux sujets de désaccords éducatifs :

  • Les temps d'écran et le numérique : quel est le temps d'écran raisonnable ? Outre les avis des experts, les opinions entre deux parents sont parfois divergentes. Pour s'aider quant à l'usage des écrans avec les enfants, on peut se référer aux recommandations officielles ou aux conseils d'experts spécialisés à l'éducation du public aux écrans et aux outils numériques, comme l'Association 3-6-9-12.

 

  • La gestion de l’autorité et la forme de parentalité : style permissif ou autoritaire, comportement impliqué ou désengagé, il existe de nombreuses formes de parentalité tout comme des modes d'éducations variés (parentalité positive, éducation traditionnelle, etc.). Ne cherchons pas à les hiérarchiser, mais plutôt à en tirer les méthodes les plus appropriées à notre personnalité et aux besoins de l'enfant.

 

  • Le suivi scolaire et les devoirs : l'exigence des parents sur le parcours scolaire est variable et personnelle. Les deux parents peuvent avoir des perceptions différentes de la réussite scolaire, des aptitudes nécessaires, des priorités budgétaires (école publique/privée), etc.

 

  • Les sorties et les fréquentations : entre liberté et sécurité, où placer le curseur ? En tant que parent, on encourage l'indépendance, mais on voudrait garder un certain contrôle dans la vie de nos enfants. Parent solo, en couple ou séparé, l'important est de poser un cadre, des règles rationnelles à tout âge.

 

  • L'équilibre alimentaire et l'hygiène de vie : « Chez maman, j'ai le droit de me coucher tard ». La question du sommeil ou encore le rapport à la nourriture et à notre corps amène souvent des sujets de conflits, quand l'un reproche à l'autre une attitude trop protectrice ou trop laxiste.

 

  • Les sujets sensibles et les questions existentielles : « Le père-Noël existe-t-il vraiment ? » ; « Pourquoi tonton Bernard est mort ? »... Là encore, les adultes abordent les sujets délicats (maladie, harcèlement, sexualité, etc.) de manière différente. Mais peut-on réellement parler de « bonnes » réponses ? Elles dépendent surtout de l'âge des enfants, de leur maturité émotionnelle, et de leur curiosité.


Que dit la loi ? Qui a le droit de décider ?

 

Selon la loi française, les droits et les devoirs des parents envers leur enfant mineur demeurent les mêmes, même s'ils ne vivent plus ensemble (divorce, fin du concubinage, dissolution du Pacs). 

L'autorité parentale conjointe

 

Après une séparation, l'autorité parentale conjointe prend forme de plusieurs manières : la santé de l'enfant, son éducation, son patrimoine, sa sécurité, etc.

 

Les parents séparés doivent donc communiquer et trouver des accords sur les décisions importantes concernant l'éducation des enfants : inscription à l'école, choix d'activités extra-scolaires, décisions d'orientation scolaire, questions d'éducation religieuse…

 

Si les parents ne parviennent pas à se concerter et à trouver un terrain d'entente sur les sujets importants d'orientations éducatives ou si l'un des parents fait obstacle et que le principe de coparentalité n'est pas respecté, seul un juge aux affaires familiales (JAF) peut trancher. Il fera alors exécuter une décision, dans l'intérêt supérieur de l'enfant.


La prise de décision

 

​Au quotidien, certains actes dits « usuels » ne nécessitent pas de concertation préalable. S'il n'existe pas de définition stricte ni de liste exhaustive d'actes usuels, ceux-ci sont considérés comme des actions de la vie courante, prévoyant une présomption d’accord entre les parents. Par exemple, une autorisation d’absence exceptionnelle ou une autorisation de sortie scolaire sont considérées comme usuelles.

 

En matière de santé, les actes médicaux « anodins » ou courants, comme la vaccination obligatoire ou un rendez-vous pédiatrique de routine, sont des actes usuels, sauf si l'autre parent a exprimé des réserves.

 

Par opposition, les actes non usuels sont définis comme importants, graves, inhabituels, en rupture avec des choix passés ou engageant l’avenir de l’enfant.


Est-ce grave de conserver des désaccords éducatifs ?

 

Parfois, la « guerre froide » entre parents séparés pousse les ex-partenaires à agir volontairement à l'inverse des règles de l'autre, pour marquer la différence, obtenir les préférences de l'enfant.

Mais l'absence de repères et de modèles impacte davantage le développement des enfants.

 

Si les ex-conjoints n'ont pas les mêmes principes éducatifs, ils peuvent néanmoins garder de la cohérence et des principes éducatifs constants, quitte à fonctionner différemment.


 

Quand la compréhension commune des besoins de l'enfant est au cœur de l'éducation parentale, les parents peuvent intervenir de manière différente au quotidien et sur des nombreux sujets d'éducation. Les enfants qui partagent leurs temps entre deux foyers savent s'adapter à des règles de vie différentes chez chacun de leurs parents. Ils ont besoin de comprendre qu’il y a un cadre et des règles, pensés et posés pour eux, dans chaque foyer.

 

Il existera toujours des points de désaccord entre parents séparés au sujet de l’éducation des enfants. Tant qu'ils gardent à l'esprit l'intérêt de leur enfant, qu'ils cherchent à faire grandir l'amour et le bien-être de leur enfant, des solutions restent possibles et les concessions n'en sont que plus acceptables.

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