La recette d'une coparentalité réussie
Parce que c’est pas toujours simple de reconstituer une équipe parentale après la séparation

Après un divorce ou une séparation, il est difficile d’apprendre à fonctionner avec son ex pour continuer à élever les enfants.
Il faut inventer des nouvelles relations, de nouvelles manières de communiquer et prendre des décisions, pour que la famille fonctionne dans sa nouvelle configuration. On parle alors de coparentalité.
Mais l’histoire du couple rend souvent difficile cette construction, et les parents sont pris en étau entre le bien être des enfants, leurs propres contraintes, aspirations et sentiments, et ceux de l’ex.
Une enquête de la DREES résume ce dilemme de la manière suivante :
“L’établissement de nouvelles frontières relationnelles constitue une difficulté récurrente dans l’après séparation, les parents étant sans cesse travaillés par cette injonction paradoxale :
maintenir le lien parental tout en aspirant à l’indépendance, garantir un cadre éducatif cohérent tout en respectant l’autorité parentale et la liberté éducative de l’autre.”
(Enquête qualitative sur les modes d’exercice de la coparentalité après une séparation conjugale dans un contexte de recomposition familiale - Rapport final. Décembre 2018 DREES)
Le voyage vers de nouvelles frontières relationnelles n’est donc pas simple, mais indispensable.
Lorsque c’est possible, les parents ont tout intérêt à constituer une vraie équipe pour leurs enfants. C’est de cette équipe parentale qu’on parle lorsqu’on évoque la notion de coparentalité.
Plusieurs études ont permis d’identifier les facteurs permettant aux enfants d’évoluer de manière équilibrée et de ne pas trop souffrir de la séparation, et notamment :
La bonne coopération entre les parents
Des relations saines entre parents et enfants
Le bien-être psychologique des parents
Des pratiques parentales de qualité qui misent sur l’encadrement des enfants
(Pedro-Carroll, J - Putting children first: Proven parenting strategies for helping children thrive through divorce. New York: Avery/Penguin, 2010)
Le premier facteur est donc la bonne coopération entre parents.
Il est même prouvé que les enfants ayant subi la « mésentente des parents » pendant l’enfance ont 2 fois plus de risques de dépression à l’âge adulte (chiffre INPES 2005).
C’est donc moins la séparation des parents qui a un impact sur le bien être des enfants sur le long terme que la qualité de l’entente des parents, quel que soit leur statut : en couple, pendant la phase de séparation, ou une fois la séparation finalisée.
Quand la coparentalité fonctionne, et que les parents travaillent bien en équipe, ils permettent aux enfants de se sentir sécurisés et encadrés dans une coéducation cohérente et bienveillante.
Lorsque les beau-parents ou grands-parents participent activement à l’éducation des enfants, on parle parfois, de multiparentalité. L’harmonie de l’équipe parentale est tout aussi cruciale dans ces cas là pour le bien-être des enfants.