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Détecter les signes du burnout parental


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Syndrome d’épuisement, à la fois physique et psychique, le burn-out est un phénomène en croissance dans le milieu professionnel autant que personnel. Au sein de la famille, le burn-out parental touche de nombreux pères et mères. Moins visible, souvent caché, il reste mal diagnostiqué. La pandémie de Covid et le contexte économique et social de ces dernières années exposent davantage les parents à l’épuisement parental. Quelles en sont les causes ? Comment y faire face et trouver les bonnes ressources ? On fait le point pour détecter les premiers signes, éviter le burn-out parental ou familial ou s'en sortir s'il est déjà installé.


 

Le burnout parental, un phénomène en explosion depuis le Covid​

 

Si la pandémie a eu pour mérite de libérer la parole sur la santé mentale, le contexte sanitaire, économique et social ne cesse d’alourdir la charge mentale des parents. Et ce n'est pas sans impact sur leur propre santé mentale. Les psychologues rencontrent en effet de plus en plus de parents, voire d’enfants, avec des symptômes dépressifs liés à une lassitude de ne percevoir aucun aspect positif à leur situation familiale et personnelle.

 

L’absence de plaisir à être mère ou père, la perte de sens au sein de la cellule familiale, la difficulté à se projeter, ont été accentuées par les confinements, le stress de la fermeture des écoles et les mesures sanitaires imposées aux enfants. À tel point que certains parents « sur le fil » ont fini par appréhender chaque moment passé avec leurs enfants.

 

C’est le cas de Sandrine qui raconte ses angoisses. « J’accompagnais mes 3 enfants à l’école avec la boule au ventre, sans savoir s’ils pourraient aller en cours ou s’il faudrait en ramener un ou plus à la maison, pour cause de fermeture de classe, de professeur malade, de cas contact, etc. Entre le stress de ne pas pouvoir délivrer mon travail, la culpabilité de ne pas m’occuper correctement de mes enfants et la charge mentale importante à la maison, j’étais nerveuse en permanence. Après avoir perdu toute patience, j’avais aussi moins d’empathie. Quand une amie m’a parlé de burn-out parental, j’ai mis du temps à accepter que cela pouvait m’arriver. »

 

Lorsque le rôle de parent n’est plus perçu que par une source de stress, sans ressource pour y faire face, le risque de burnout lié à la parentalité est élevé.


Les signes de l'épuisement parental ou burn-out parental

 

L'identification du burn-out parental est très récente au sein de la communauté scientifique. Celui-ci peut sembler proche de la dépression alors que les sources de stress et de fatigue sont d’abord engendrées par la vie de famille. Le burn-out parental peut toucher tout type de parent, en couple ou parent solo, les mères autant que les pères, même si le burn-out maternel reste malheureusement plus répandu. Savoir identifier les symptômes permet d’agir avant qu'il ne soit trop tard.


Les symptômes d’un burn-out maternel ou paternel

 

Selon Isabelle Roskam et Moïra Mikolajczak, docteures en psychologie et professeures à l'Université de Louvain, trois phases de risque sont à prendre en compte pour identifier un burnout parental :

  1. l’épuisement physique et psychique, où quand la fatigue du corps et des émotions cède au découragement ;

  2. la distanciation affective du parent envers ses enfants, où quand un parent n’arrive plus à s’investir dans la relation parent-enfant ;

  3. la perte totale d’épanouissement et d’efficacité dans son rôle, où quand le parent perd le simple plaisir d’être mère ou père.

Dans leur livre référence « Le burnout parental : l'éviter et s'en sortir » (Ed. Odile Jacob), les psychologues constatent également un décalage de perception entre l’image que le parent a de lui-même, celui ou celle qu’il voudrait être et celui ou celle qu’il pensait être auparavant. Il ne se reconnait plus en tant que parent, éprouve un sentiment de honte ou de culpabilité. C'est un signe d’alerte pour l’entourage, comme ce fût le cas pour Sandrine.


Les causes multiples du burn-out parental​

 

Les origines du burnout parental sont généralement multifactorielles :

  • La pression sur les parents : il n'y a pas de parent parfait, comme le rappelle si bien le livre d’Isabelle Filliozat. Pourtant, les tendances individualistes de la société, les réseaux sociaux, ou encore l’idéalisation de la parentalité distillent des injonctions contradictoires aux parents et des conseils en tout genre pour élever un enfant de façon optimale.

  • Un déséquilibre entre sources de stress et solutions : quand les ressources disponibles (partage des tâches, compétences émotionnelles, soutien familial, entraide…) font défaut pour combler les facteurs de stress (gestion du quotidien, inquiétudes sur le développement des enfants, manque de soutien…), la balance n’est plus à l’équilibre.

  • Des difficultés à exprimer un besoin : refouler ses émotions et ses besoins par manque d’estime de soi ou peur du jugement, finit par avoir un effet soupape, comme une cocotte-minute prête à exploser.

  • Une capacité limitée à gérer le stress : les causes de stress sont nombreuses dans la vie de parents, mais le stress chronique impacte le sommeil et devient nuisible pour la santé.

  • Un tempérament perfectionniste : la quête de perfection amène certains parents à vouloir en faire trop, tout le temps, sans jamais lâcher-prise.

Enfin, l’histoire personnelle de chaque parent doit aussi être prise en compte dans les facteurs de risque (la propre enfance du parent, un enfant malade ou avec un caractère difficile, une hypersensibilité, etc.).


Les conséquences d'un burn-out parental ou familial​​

 

De nombreuses études montrent que les conséquences d’un burn-out parental sont similaires à celles d’un burn-out professionnel : problèmes de santé, troubles du sommeil, augmentation de la consommation d'alcool, idées suicidaires… Il peut aussi avoir de graves conséquences sur les enfants avec des répercussions à long terme, notamment lorsqu’il engendre des formes de négligence et de violence verbale ou physique.


Les bons réflexes pour prévenir le burnout parental

 

Quand les facteurs de risque de burnout s’accumulent, il est temps d’agir. Comment éviter le burn-out parental ? Avant tout, il est essentiel de prendre conscience de la situation et du déséquilibre.


Prendre conscience de son état : le test sur le burnout parental 

 

On connaît les principaux symptômes menant au burnout parental, comme le stress chronique, l’instabilité émotionnelle, le manque de sommeil, la perte de maîtrise de soi, des douleurs physiques ou des tensions musculaires, etc.

 

Pour savoir si vous êtes dans un état proche du burn-out maternel ou paternel, il existe des tests en ligne, dont le test gratuit sur le burn-out parental élaboré grâce aux travaux de recherches des psychologues Isabelle Roskam et Moïra Mikolajczak. Ce type de test, sans remplacer le diagnostic médical établi par un professionnel, permet de rationaliser certaines souffrances, de mettre des mots sur des maux.


Conseils pour prévenir le burn-out parental

 

Avant d’arriver à saturation, voici quelques habitudes à mettre en place afin d’éviter le burnout parental :

  • Prendre du temps pour soi : pour mieux prendre soin des autres, il faut d’abord prendre soin de soi. Pour cela, il faut être à l’écoute de ses besoins et s’accorder du temps de façon régulière. Sport, sortie, activité manuelle, ne culpabilisez pas quand vous prenez du temps pour vous ! Vous le méritez et cette bulle d’air permet de faire diminuer le stress. Pour dégager ce temps personnel, vous pouvez mettre en place quelques routines saines.

  • Changer ses propres perceptions : faites le deuil du parent « parfait » en le remplaçant par un parent « heureux ». Il faut accepter de lâcher prise, s’autoriser à alléger les agendas et à ne pas tout accomplir parfaitement (repas équilibrés, tâches ménagères, travail…).

  • Parler de ses émotions et de ses difficultés : de nombreux parents font face aux mêmes problèmes que vous. Il ne faut pas laisser un sentiment d’isolement s’installer quand on traverse une période tourmentée. Parler à un conjoint, à sa famille, à des proches, à des amis ou à des professionnels permet de partager son expérience, de se sentir écouté.e, de normaliser certains phénomènes et aussi de trouver des solutions. Vous pouvez rejoindre des groupes de parents sur l'application Team'Parents. Téléchargez-la !

  • Dormir suffisamment : le sommeil est réparateur et a de nombreux bienfaits sur notre santé et notre cerveau. Bien dormir aide à « recharger les batteries ».

  • Oser demande de l'aide : en couple, parent séparé ou parent solo, si vous le pouvez, essayez de trouver du soutien auprès de votre conjoint ou de quelques proches afin de gérer des tâches et des activités récurrentes, pour alléger votre propre charge mentale.

  • Partager des temps de qualité : Pour préserver la relation parent-enfant et le plaisir d’être en famille, n’hésitez pas à réaliser des activités qui vous font plaisir avec vos enfants.


Vous n’êtes pas obligé de vous plier à leurs jeux. Si vous aimez cuisiner, proposez-leur de réaliser une recette ensemble. Si vous aimez la nature, partez en randonnée le temps d’un après-midi.


 

Burnout parental : comment s'en sortir ?

Heureusement, le burnout parental n’est pas une fatalité, il peut être temporaire à condition d’en parler rapidement. Contrairement au burnout professionnel, on ne peut pas être mis en « arrêt maladie » de son rôle de parent !

 

Mais on peut se faire aider. L’accompagnement par un professionnel est souvent indispensable. Associations, groupes de paroles, formation à la parentalité ou coparentalité, psychologue, médecin, professionnel du sommeil, de nombreux experts peuvent vous aider à sortir de la souffrance et à lutter contre l’épuisement parental. Les solutions existent et varient selon les situations personnelles. Téléchargez l'application gratuite Team'Parents pour trouver le soutien dont vous avez besoin.

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